Chapter 1: Nino Frank and the French avant-garde

Notes

1Nino Frank, 'Une heure d'oubli', Le Bruit parmi le vent (Paris: Calmann-Lévy, 1968), p.144.

2Alvaro, Bontempelli, Frank, Lettere a "900" (Rome: Bulzoni Editore, 1985), letter no.3 from Bontempelli to Frank, 1922, pp.58-9.

3Nino Frank, 10.7.2 et autres portraits (Paris: Maurice Nadeau/Papyrus, 1983), p.11.

4See Anne S. Kimball, Max Jacob: Lettres à Nino Frank (New York: Peter Lang, 1989), pp.11-12.

5Lettere a "900", p.72, note 1. Paris-Journal reviewed the event, and reported that Frank had presented Bontempelli as "the only writer who counts in modern Italy, apart from Pirandello".

6Nino Frank, Petit Cinéma sentimental (Paris: Nouvelle Edition, 1950), p.38.

7Nino Frank, 'Première France', Mémoire brisée (Paris: Calmann-Lévy, 1967), p.129.

8Nino Frank, 'Arsène', Mémoire brisée, p.277. Pruna was a talented young Spanish painter who knew Picasso, and it was through him that Nino met Picasso and other artists.

9Kimball, p.14.

10Kimball, letter XII, 25.3.24, pp.46-7, and letter XIII, 27.3.24, p.49.

11Nino Frank, Petit Cinéma sentimental, p.50. The Dada-ist film Entr'acte was René Clair's first film as director.

12Lettere a "900", letter no.5 from Bontempelli to Frank, 27/28.11.23, pp.61-62.

13Nino Frank, 'Il Diavolo etnologo', Il Mondo, 20.10.59, p.9.

14Nino Frank, 'Débuts au théâtre', Le Bruit parmi le vent, p.223.

15Nino Frank, 'Réalismes italiens entre 1918 et les années 30', Les Réalismes, 1919-39 (Paris: Centre Georges Pompidou, 1980), p.32.

16Kimball, letter XIX, 19.10.24, p.62.

17Nino Frank, 'Libri della Francia', Il Libro, no.1, Noël 1924, p.4.

18Nino Frank, 'Poeti cubisti', Il Baretti, nos.6-7, April 1925, special issue on French 20th century literature, p.32.

19ibid. [Translator's note: critics have argued that during the early 1920s Picasso briefly lost his originality, before finding a new style.]

20ibid. This article can be found on-line at http://circe.lett.unitn.it (Catalogo Informatico di Riviste Culturali Europee, Università di Trento). Further references to articles by Frank during this period can be found in: Adriano Marchetti, 'Les débuts de Max Jacob en Italie, avant qu'on ne l'y traduise', http://cahiersmaxjacob.org/cmj10/10marchetti.html

21Elgar Frank, 'Massimo Bontempelli', La Renaissance d'Occident, IX, no.1, January 1924, pp.252-3. Frank used this pseudonym in some of his early writings.

22Nino Frank, 'Chronique d'Italie', Paris-Journal, 14.3.24, p.4.

23Nino Frank, 'Massimo Bontempelli', Vient de paraître, no.28, March 1924, p.147.

24Nino Frank, 'Italien per Auto', Der Querschnitt, November 1924, pp. 312-3. The article represented contemporary Italian writing through the metaphor of a broken-down car, putting forward Bontempelli's writing as the motor of progress for Italian letters. For the journal, this article had been translated from the original Italian into German.

25Kimball, p.14.

26Nino Frank, 'Chronique d'Italie', Paris-Journal, 12.12.24, p.5.

27Lettere a "900", letter no.19 from Bontempelli to Frank, early 1925, p.88. Frank did not abandon his determination to prick the bubble of d'Annunzio worship, and wrote a sarcastic piece on him in Der Querschnitt in September 1925, 'Freuden des Dichters', pp.792-5.

28Nino Frank, 'Nouvelles d'Italie', La Gazette du Franc, 25.7.25, p.11. Bontempelli's play Nostra Dea had premièred successfully in Rome on 22nd April, 1925.

29Nino Frank, 'Les Italiens et le réel', Mercure de France, 1.10.53, p.345.


 Original quotations from which translations taken

(numbers match relevant endnotes)

1Max Jacob, Apollinaire, Cocteau, Mac Orlan, Larbaud, Cendrars, avec, par leur truchement, l’univers des Picasso et des Braque, des Strawinski et des “Six”, du Lapin agile et du Bateau-Lavoir, auquel ira son adoration perpétuelle.

2Ho perfettamente inteso che lei mi ha capito. E gliene sono tanto più riconoscente, in quanto lei è uno dei primi che danno ragione a una mia alquanto superba affermazione, di quando ho detto che non potevo essere capito del tutto che da gente nata dopo il 1900.

6Je portais monocle, et je m’occupais d’Art, avec un grand “A”, c’est-à-dire que je me proclamais à la fois nietzschéen, bolchevik et futuriste.

7Il était bien en France et c’était merveilleux; brusquement, il ne se sentait plus seul...La France qu’il venait de découvrir, ce n’était pas une France quelconque, mais la plus que française, cette France condensée par l’histoire, et qu’il n’oubliera jamais.

8J’atteignais enfin Paris. Logé dans un hôtel des quais proche de la Place Saint-Michel, je voyais le Paris de Marquet. Que dis-je Marquet? De dix, de cent autres: une chance me mettait de plein-pied avec les peintres et les poètes, je rencontrais Picasso, Diaghileff, Supervielle et Jouhandeau, toutes les merveilles d’un temps heureux. Le matin, chez mon voisin le peintre Pedro Pruna, dont je suivais le pinceau agile, nous voyions arriver Julien Green, qui revenait de sa matinée au Louvre et qui nous parlait mystérieusement de la lettre aux catholiques de France qu’il se disposait à publier; et le soir, au café, je me mêlais à la bande des Georges Friedmann, Norbert Gutermann, Émile Benveniste, Pierre Morhange. Tout nous était offert, et d’abord les femmes, les filles, encore chapeautées et juponnées...

9Nino a des idées de romans vraiment très belles...Je lui fais une guerre acharnée contre le journalisme et les traductions et autres exercices oiseux.

10Trouve une chambre à Paris; achète une table et un lit; tu la meubleras petit à petit. Tes amis te donneront des conseils contre la misère...Tu n’auras ni plus ni moins de talent que tu sois à Vienne, à Paris ou à Rome; n’est-ce pas la seule préoccupation que tu doives avoir? Travaille, mieux apprends ton métier et tiens-toi tranquille. (Lettre XII)
Je suis ravi que tu comprennes enfin que le journalisme est haïssable. Fais des vers, de la prose, des romans et attends ton heure: elle viendra sûrement. (Lettre XIII)

11Je grimpe à Paris-Journal, où l’on me prenait mes premiers articles...Il y avait là...Martin-Chauffier, tirant narquoisement sur une pipe bizarre au fourneau clos, Philippe Soupault, qui exhibait une magnifique paire de gants beurre frais, d’autres. J’entends parler d’un corbillard: je demande timidement si quelqu’un est mort...Un jeune homme aux yeux d’oiseau de nuit et au profil en lame de couteau, au moins aussi élégant que Soupault, se retourne et me considère avec un sourire mi-figue mi-raisin.
C’était René Clair. Il venait de réaliser Entr’acte, et n’avait pas encore coupé le cordon ombilical qui le reliait au journalisme. Les figurants du cortège funèbre d’Entr’acte étaient d’ailleurs ses camarades de Paris-Journal, Marcel Achard et Charensol en tête.

13[Tutti erano venuti per incontrare] Max Jacob, che aveva messo via gli zoccoli di prammatica al monastero e portava il monocolo parigino...una serata un po’ burrascosa, ma senza cattiveria, per merito precipuo di Max Jacob, che nessuno teneva a bada e s’era fitto in capo d’abbracciar in anticamera il non so più venuto assieme a me e a Bontempelli.

15Rebuté, c’est de son âge, par le classicisme léopardien de La Ronda, c’est en Bontempelli qu’il découvre son héros des temps modernistes, et, tout a la fois, s’entichant des Français, il fixe ses admirations sur certaine postérité de Rimbaud, filon Max Jacob, Apollinaire, Cendrars et compagnie, avec l’annexe du Bateau-Lavoir. D’où quelque péréquation entre les deux découvertes et le besoin de les communiquer au monde.

16Sais-tu que les surréalistes ont inventé le calembour, les hallucinations, les poèmes écrits en dormant, bref! tout ce qui est moi dont ils ont soin de ne plus citer le nom, jamais. Reverdy quand on lui a demandé de quels écrivains il venait a fait de même. Vive la Joie! vive la justice! vive l’humanité.

18La critica...s’è finito per classificar cubisti i tre compagni di miseria Max Jacob, André Salmon, Guillaume Apollinaire, due coetani i quali ebbero dimestichezza con loro, P. A. Birot e Pierre Reverdy (ch’è sempre, fino o nuovo ordine, imperatore onorario dei surrealisti), poi alcuni giovani zampillanti più tardi, Jean Cocteau, Blaise Cendrars, Paul Morand, P. Drieu La Rochelle, Paul Derniée, Ivan Goll.
Il cubismo insegnava: bisogna tornare alle forme primitive, che sono le forme geometriche; il colore sia in funzione della forma; il quadro abbia una sua vita interiore, sia ermetico, non legato all’anima dell’artista da prolungamenti inutili; sia uno spettacolo per lo spirito, e una solida e meditata costruzione dello spirito; digerite la realtà, poi mostratela come la vedete dentro a noi, – e se per questo è necessario scomporre i piani, distrugger quello che non si riflette in noi, modificar la realtà, scomponete, distruggete, modificate.

19Queste le leggi principali, i dogmi: nella sua cella del monastero di St. Benoît-sur-Loire, Max Jacob – il primissimo amico di Picasso, dal 1901 fino ad oggi – mi presentò alcune sue poesie in prosa, scritte nel 1899 e nel 1903, ov’eran già usati i metodi estetici; e le sue Oeuvres mystiques et burlesques de Frère Matorel – poesie in prosa e in verso perfettamente cubiste – furon scritte prima del 1907. Si dimostrerebbe cosi che la poesia cubista è nata prima della pittura cubista, e che Picasso è stato influenzato da Max Jacob: e questo cominciano a pensarlo parecchi in Francia, che assistono – senza meravigliarsi - all’ascesa sicura di Max Jacob e alla decadenza improvisa di Picasso.

20È lui che nella prefazione al Cornet à dés – poesie in prosa scritte dal 1906 al 1914 - spiega per primo l’estetica nuova, e da questa prefazione deriveranno poi tutte le varie espressioni della poesia moderna: in quelle poesie in prosa, e poi in quelle – tutte intese a rappresentare intellettualmente l’inferno – delle Visions Infernales, nei Versi del Laboratoire Central e dei Pénitents en maillot rose, troviamo, dense come frutti e dure sostanziose palpabili, liriche in cui – senza espressione di sentimenti – si cerca, per mezzo di un’attenta costruzione delle frasi, di piazzar nello spazio la poesia e dare ad essa una realtà intrinseca completamente priva di legami con l’autore. Un’arte tutta intellettuale dunque, cerchiale e – attraverso la sua legge di concretezza – gettata sur un piano d’astrazione pericoloso.

21Une imagination de peintre que la nature n’attire plus, et qui regarde en son cerveau des paysages étranges, de la vraie fantaisie...Il y a dans ces livres des paysages étranges du royaume de l’Absurde...ses paysages nous donnent des souvenirs de rêves, mais de rêves calmes, sans fin.

22M. Bontempelli: on ne comprend pas pourquoi un écrivain de cette trempe soit inconnu – ou presque – en France; c’est un grand poète (il écrit des romans et des contes) dont la constante préoccupation semble d’être toujours nouveau...Un écrivain très original, au style aigu, plein de raccourcis étonnants, – et cependant détendu, ample.

23Un poète: il crée un monde nouveau; un monde figé dans la glace, – où vibre une atmosphère de féerie sans couleur, ou verdâtre, infiniment sonore: les bruits, les échos sont d’Ailleurs, – racontés avec une incomparable maîtrise musicale; des êtres y vivent, très disparates, soi-disant humains, – néanmoins il y a en eux un je ne sais quoi de trouble, d’inquiétant; c’est l’Absurde: – l’Absurde gratuit, sans but, sans motif: l’auteur y est entraîné par sa fantaisie.

24[Pirandello] Er führte die schärfsten Hiebe (Proust reicht nicht an ihn heran) gegen den Bluff der Persönlichkeit; es ist die Schaffung einer neuen Atmosphäre, die nackte Erkenntnis der absurden Moderne, der originellste Stil seit Nietzsche...wir nennen Pirandello genial. Neben ihm kann man von Bontempelli sprechen, diesem entzückenden prosaisten, der vielleicht der fortgeschrittenste Schriftsteller ist, den wir in Italien haben; er hat es verstanden, uns der vierten Dimension entgegenzuführen; Eve ultime, sein letztes Buch, moderne Fabel in unbestimmtem Formcharakter, bietet uns das Auto, nach dem uns gelüstet.

26Les romans de d’Annunzio étant illisibles, sa prose peu amusante, pouvait-on avoir foi en ce livre de souvenirs? Eh bien, c’est excessivement drôle; ce livre est presque un chef-d’œuvre, et M. d’Annunzio a de la moelle, toujours...Ce diable de poète n’est pas sans charme maintenant, c’est sur ses vieux ans qu’il trouve sa meilleure voix. Il y aurait bien un point obscur: ces morceaux portent des dates reculées: 1902, etc.

27Ti unisco un trafiletto uscito l’altro giorno nel Nuovo Paese contro di te. Evidentemente l’autore del trafiletto è un cretino: ma io ti avevo pur consigliato di star in guardia, moderare il tono ecc. Questo per pura opportunità. Ungaretti era inviperito: il bello è che lui a Parigi faceva molto peggio: ma lo faceva a voce. È gente abile e battagliera, e non bisogna dar loro armi.

28Le lyrisme et l’humour de l’auteur situent la pièce [Nostra Dea] au carrefour bien connu de la folie et de la raison: mais ce jongleur, ce “fantaisiste lyrique”, comme dit M. Lalou, ne se laisse pas situer très aisément...J’ai essayé ailleurs de suivre...son évolution de l’humour à la poésie, à la synthèse épique de notre temps: c’est le seul écrivain qui a su décomposer l’essence du moderne.
...L’angoisse humaine dont est saturée l’atmosphère des cieux d’aujourd’hui crève en éclairs fulgurants, qui se découpent sur cet emmêlement de raies à l’encre noire qu’est l’humour perpétuel de M. Bontempelli, toujours déchiré par la folie et par la raison, deux faces d’une seule poésie.

29Je ne parviens pas à me rappeler avec précision de qui venait l’expression de “réalisme magique”. Elle était sans doute dans l’air. Je me souviens du commentaire que nous en faisions, avec Bontempelli, chez Edmond Jaloux, à ce moment au centre d’une critique européenne, et que le propos séduisait. Je m’en étais servi dans un article, et Bontempelli l’avait reprise: mais l’avais-je inventée, ou me venait-elle d’une lecture quelconque? Je n’en sais rien, et si j’en parle, c’est qu’elle avait eu quelque fortune et qu’il m’est arrivé, ces dernières années, d’être questionné à son sujet par des auteurs de thèses belges ou américains, à qui elle semblait significative.